Lors de la première table ronde Philippe Boucly (GRTGaz) a présenté les résultats du Groupe de Travail Economie de l’AFHYPAC. La principale conclusion est que les projets de mobilité hydrogène peuvent espérer devenir rentable d’ici 10 ans (2027) avec un ROI de 8%. Cette longue période de maturation économique est expliquée par une nécessaire augmentation des volumes de vente afin d’obtenir une baisse des coûts. Dans cette étude, un prix de vente de l’hydrogène a été estimé à 10€/kg pour un coût de production proche de 6€/kg. Ces chiffres annonçant une longue traversée du désert concernent les flux financiers direct liés à un projet de mobilité hydrogène et ne saurait satisfaire des investisseurs court-terme.
Cependant, il existe d’une part des business model permettant de changer l’équation de base et d’autre part des externalités positives monétisables pour la société au sens large. En effet, certain business model valorisent le vecteur hydrogène comme un moyen de stockage des ENR* apportant une stabilité sur le réseau électrique local qui peut ensuite être valorisé comme carburant pour la mobilité. La combinaison de ces deux usages peut rapprocher de plusieurs années le point d’inflexion à partir duquel les projets hydrogène mobilité seront rentable. De plus, les économies pour l’Etat liées à la santé, au bruit et aux dégâts environnementaux ont été estimées à 500M€ sur la période 2015-2030 (Rapport du gouvernement sur la filière Hydrogène Energie) dans le cas d’un remplacement progressif du parc automobile. Ces économies, et donc ces gains, ne sont pas pris en compte dans l’équation financière directe d’un projet de mobilité hydrogène. Cette non prise en compte justifie d’autant plus l’intervention de l’Etat dans l’accompagnement de la filière hydrogène à travers des subventions et des projets permettant au secteur de se développer.
*ENR: Energies renouvelables