Mercedez annonce la sortie de son eVito, un utilitaire à batterie calqué sur le modèle thermique Vito. L’objectif est certainement de se faire une (petite) place sur ce marché de l’utilitaire électrique pour ne pas être oublié lors du décollage de ce segment. Mais décollage y aura-t-il? C’est ici l’occasion de rappeler quelques points techniques.
Avec une batterie de 41,4 kWh, l’autonomie annoncée (et non réelle) de ce van est de 150 kilomètres. En réalité, au quotidien, cette autonomie devrait plutôt tourner autour de 120 kilomètres, voire 100 si le véhicule est à pleine charge, la température basse ou assez élevée pour nécessiter l’utilisation de l’air conditionné sauf, encore, si l’on adopte une conduite rapide (dépassant les 80 km/h). De plus, le temps de recharge est de six heures, ce qui rend ce véhicule très contraint dans son cycle d’utilisation. On imagine difficilement un livreur ou un artisan adapter sa journée de travail à ce temps de charge et à cette autonomie.
Tout ceci pour rappeler que la technologie batterie, même avec un prix compétitif, ne permet pas de répondre techniquement/opérationnellement au marché de l’utilitaire. Le besoin de charge utile et la flexibilité attendue sur ce segment de marché ne peuvent pas être adressé avec la densité énergétique de cette technologie. Les technologies de l’hydrogène voire du gaz naturel sont bien plus adaptées et compétitives sur ces créneaux avec un service rendu supérieur au thermique.
Ceci est d’autant plus valable quand la distance s’allonge et que la charge augmente à l’exemple des semi-remorques. C’est pourquoi la récente sortie du modèle Semi de Tesla est certes un très bon coup de com’ mais ne sera pas un produit adapté au marché de part son coût, sa charge utile et sa contrainte d’exploitation (recharge).