Dans la transition énergétique un intérêt croissant est attribué aux technologies de stockage de l’électricité. On ne s’étonne donc pas de voir des fournisseurs d’électricité comme Engie investir dans la société californienne Green Charge Networks à auteur de 80% du capital. Cependant cela surprend plus d’apprendre l’acquisition du fabricant français de batteries Saft par Total pour un montant de 950 millions d’euros. On peut se demander quel intérêt le groupe pétrolier a-t-il dans cette acquisition qui l’éloigne de son core business.
Sachant que le groupe Saft fournit des batteries pour les applications stationnaires mais aussi pour les véhicules électriques, certainement que Total fait d’une pierre deux coups à travers cette acquisition. D’un côté il s’achète une expertise sur un marché en pleine expansion qui saura servir les intérêts de sa filiale SunPower (racheté en 2011) et d’un autre côté il garde le contrôle sur les activités de mobilité électrique de Saft. Ce marché de la voiture électrique est une menace pour Total qui ne souhaite pas alimenter les flottes automobiles avec des électrons mais bien avec des hydrocarbures (fossile et renouvelables). La question reste cependant en suspens: Total va t’il utiliser l’expertise mobilité de Saft pour ouvrir sa stratégie vers ce marché ou bien va t’il la mettre sous scellé en espérant freiner l’expansion de cette concurrence?