HyFacts#14: Le centre de recherche Sandia (USA) étudie la faisabilité d’un bateau à l’H2, et les autres actualités de la semaine.

HyFacts #14
du 02/06/2018 au 08/07/2018

HyFacts est une newsletter hebdomadaire du marché de l’hydrogène et des piles à combustible. Cliquez sur les liens pour accéder aux articles détaillés. Retrouvez les publications précédentes sur le blog Energy Vision.

Karel Hubert est Consultant dans la mobilité hydrogène et propose des services de gestion de projet, de Business development et d’étude de marché dans ce secteur.

 

– Mobilité –

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  • Mercedes présente un camping-car H2.
  • Le FCH-JU publie un rapport sur les stratégies de mise en place d’une flotte de bus H2.
  • NEL obtient un financement de NOK 7,5 million (k€800) pour le déploiement de stations H2 au Danemark.
  • Les projets JIVE et JIVE 2 vont permettre le déploiement de 62 bus H2 en Europe.
  • L’aéroport de Liège se convertit à l’H2 avec le projet HaYrport.
  • Hylium Industries lance sa station de recharge H2 mobile.

– Stationnaire –

  • Siemens lance un démonstrateur de production d’ammoniac vert à base d’H2 renouvelable.
  • Preem et Vattenfall vont installer une usine de production d’H2 vert en Suède.
  • En Australie, ATCO obtient un financement de l’ARENA pour un projet de Power-to-gas solaire.

– Business –

  • Ceres Power réalise une levée de fond de £20 millions.
  • Ballard rachète des actifs stratégiques issues du programme AFCC entre Daimler et Ford stoppé le mois dernier.
  • GenCell décroche un contrat pour alimenter 800 stations télécom en off-grid au Kenya.
  • Element 1 et Shanghai Dingzan Equity Investment Fund Management Co. forment une Joint Venture pour développer l’H2 en Chine.
  • KoGas et Woodside annoncent un partenariat pour développer les technologies de l’H2 en Australie.

– Politique –

  • La région Occitanie lance un appel d’offre pour stocker sous forme d’H2 sa future production éolienne.
  • Le Royaume-Uni crée un groupe parlementaire autour de l’H2.

– Technologie –

 

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HyFacts#13: Le gouvernement de Corée du Sud investit €2 milliards dans l’hydrogène, et les autres actualités de la semaine.

HyFacts #13
du 25/06/2018 au 01/07/2018

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Karel Hubert est Consultant dans la mobilité hydrogène et propose des services de gestion de projet, de Business development et d’étude de marché dans ce secteur.

 

– Mobilité –

  • Les Etats-Unis lancent le développement de leur premier bateau H2. L’armateur Red and White Fleet s’est déjà montré intéressé pour un achat en 2020.
  • Un prototype de train H2 dévoilé au Royaume-Uni.
  • Le Danemark diffuse le premier rapport sur le retour d’expérience des usagers de véhicules H2.
  • Le projet Hyseas III (Ferry H2) est attribué au consortium Ferguson Marine, Kongsberg, Ballard, McPhy, DLR et Interferry.
  • Chengdu (Chine) inaugure 10 bus H2.
  • Nikola commande 448 électrolyseurs et stations (1 GW) à Nel pour développer le maillage aux Etats-Unis. Il s’agit de la plus importante commande jamais reçue par le fournisseur Norvégien.

– Stationnaire –

  • Viessmann installera en France 50 piles à combustible SOFC à partir de la fin de l’année dans le cadre d’une expérimentation pilotée par l’ADEME et GRDF.
  • Les Iles Eparses (Océan Indien) lancent un appel d’offre pour une installation solaire avec stockage d’hydrogène.
  • Le CEA de Grenoble met en service une centrale de production industrielle d’H2.
  • Un projet Interreg à €11M de Power-to-gas à base d’énergie marémotrice est annoncé.

– Business –

  • Air Liquide passe un accord avec la start-up Chinoise STNE afin d’accélérer le développement de flottes de camions H2.
  • ABB et Ballard développent un système pile de forte puissance pour les applications maritimes (3MW).
  • Watt Fuel Cell s’allie à Gas Partners (U.S.A.) pour tester sa pile SOFC en conditions réelles.
  • Weichai Power investit dans Ceres Power.

– Politique –

  • La Corée du Sud investit €2 milliards dans le développement national de l’hydrogène.

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– Nomade –

  • SFC Energy reçoit une commande de 1 200 piles à combustible nomades pour des applications de défense.

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Le Plan Hulot : Geste symbolique ou engagement du politique ?

Dans le contexte libéral européen où l’intervention de l’Etat dans l’économie est limitée, il est difficile de laisser une place au long terme, pourtant nécessaire à la transition énergétique. Heureusement, l’annonce du 1er Juin de Nicolas Hulot, Ministre de la Transition énergétique et solidaire, va dans ce sens avec le plan national de déploiement de l’hydrogène. Ce positionnement a été applaudi par la filière puisqu’il apporte un signal fort et un financement à hauteur de 100 millions d’euros dès 2019. Quels sont les objectifs de ce plan ? Quelles en sont les implications et les limites ? Décryptage des 14 mesures annoncées par le gouvernement.

L’hydrogène sera vert ou ne sera pas

Bien qu’ayant l’avantage de lutter contre la pollution de l’air, l’hydrogène doit aujourd’hui se verdir pour prétendre lutter aussi contre le changement climatique. En effet, plus de 90% de ce vecteur énergétique est aujourd’hui produit à partir d’énergie carbonée (vapocraquage du gaz principalement). Le plan hydrogène annonce donc un objectif de 10% d’hydrogène d’origine renouvelable pour 2023 et de 20% à 40% d’ici 2028 (mesure n°1). Il devient donc nécessaire de tracer ce gaz d’ici 2020 à l’aide de certificats d’origine (mesure n°2), ce qui n’est pas sans rappeler le projet européen Certifhy. Ces deux mesures ont surtout pour objectif d’encourager l’installation d’électrolyseurs à l’échelle industrielle pour la production d’hydrogène. Les gagnants français de cette initiative sont les fabricants de solutions de production d’hydrogène tel que Ergosup, Areva H2Gen ou McPhy. Ce dernier a d’ailleurs conclu un partenariat de 16 millions d’euros avec EDF (détenu à 83% par l’Etat) peu de temps après l’annonce du Plan.

La clé de voûte des énergies renouvelables

C’est parce que les énergies renouvelables sont variables qu’il convient de les stocker pour garantir l’équilibre production/demande. Ce concept de Power-to-gas fait intervenir les acteurs du réseau électrique (stabilisation du réseau électrique) et du réseau de gaz (injection d’hydrogène dans le réseau de gaz). Ainsi, le gouvernement s’engage à solliciter ces acteurs (GRDF, Enedis, RTE, etc.) pour identifier des modèles d’affaires rentables (mesures n°5 et n°7). Il est déjà clair que ce concept aura du succès sur les territoires ne bénéficient pas d’un réseau électrique robuste comme les sites isolés et les systèmes insulaires (mesures n°4 et n°6). Le français HDF (Hydrogène De France) l’a bien compris et s’est déjà positionné sur ce marché avec un projet en Guyane de centrale solaire avec stockage sous forme d’hydrogène.

Stimuler la demande

Le gouvernement, par l’intermédiaire de l’ADEME, souhaite accompagner les territoires dans le déploiement de flottes professionnelles de véhicules hydrogène (mesure n°10). Toujours à l’horizon 2023, avec un objectif de 100 stations hydrogène, ce dernier compte sur 5 000 véhicules utilitaires légers (VUL) sur les routes et 200 véhicules lourds (bus, camions, TER, bateaux). Cette projection va jusqu’en 2028, avec 20 000 à 50 000 VUL, 800 à 2 000 véhicules lourds, le tout porté par 400 à 1 000 stations (mesure n°8). Bien que ces annonces soient les bienvenues, les territoires et acteurs privés n’ont pas attendu pour se lancer dans l’aventure. En effet, dès 2014 le pôle de compétitivité Tenerrdis a porté le projet HyWay, déployant ainsi 50 véhicules en Rhône-Alpes. La nouvelle région Auvergne Rhône-Alpes a emboité le pas en 2017 avec le projet Zéro Emission Valley en visant la mise en place de 20 stations et de 1 000 véhicules sur son territoire. La force de l’annonce du 1er Juin réside surtout dans la visibilité qu’elle donne à des équipementiers automobiles tel que Symbio pour diriger ses investissements et convaincre ses fournisseurs.

Une carte française à jouer : les fortes puissances

Du fait de sa forte densité énergétique, l’hydrogène est souvent identifié comme la technologie des fortes puissances. Laissant à terme le marché du véhicule individuel et VUL à la batterie, l’hydrogène se concentrerait plutôt sur les véhicules lourds (bus et camion), le ferroviaire, le maritime et l’aéronautique. Dans cette logique, Nicolas Hulot souhaite accompagner le développement de ces applications (mesure n°9) et plus particulièrement le ferroviaire dans un contexte plus global de verdissement du parc (mesure n°11). Ces mesures seraient évidement l’occasion de mettre en avant des champions nationaux tel qu’Alstom, STX, Renault ou Airbus. De son côté, le français Symbio n’a pas attendu ce plan pour annoncer son module forte puissance de 40kW pile à combustible.

Lever les freins de la réglementation

Au-delà des aides financières qu’il peut apporter via l’ADEME (mesure n°12), l’Etat est responsable d’adapter la réglementation aux nouveaux usages. Dans le cadre du Plan, le ministre s’est donc engagé à clarifier la réglementation en vigueur en termes de sécurité et de risques (mesure n°13). Ce point fait en partie référence au flou, parfois contraignant, autour du concept de « Production industrielle » d’hydrogène pour les stations dans les démarches ICPE. Une mise en avant d’un hydrogène décarboné est aussi à l’ordre du jour pour les calculs de Bilans carbone® (mesure n°3). Enfin, il est prévu de créer un centre international de certification des composants hydrogène pour la mobilité (mesure n°14). En effet, les procédures en France sont longues et les démarches souvent plus rapides dans d’autres pays européens.

Vision long terme ou caprice politique ?

Il est indéniable que ce plan va dynamiser la filière hydrogène, cette dernière étant encore en phase d’amorçage. Cela dit, seuls quelques objectifs sont chiffrés, le reste pouvant être laissé à interprétation quant au niveau de concrétisation. De plus, il faut souligner que les acteurs de l’hydrogène n’ont pas attendu ce plan pour lancer leurs projets. Il est donc raisonnable de supposer que les poids lourds de la filière (Engie, Air Liquide, Areva, Michelin) sont, en partie, à l’origine de cette initiative politique. La question soulevée par cette remarque est la suivante : Le gouvernement s’est-il vraiment approprié le sujet, ou bien est-il enclin à faire marche arrière aux premières difficultés budgétaires comme ce fut le cas avec le solaire PV ? Quoiqu’il en soit, ce plan ne s’inscrira dans le long terme que s’il est accompagné de politiques contraignantes fortes sur la pollution de l’air et sur la lutte contre le réchauffement climatique.

 

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